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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

de creux, et que ses parties les plus saillantes ne sortent pas de la face du mur[1]. Cette sorte de sculpture en relief dans le creux est tout-à-fait particulière aux monumens des anciens Égyptiens : elle est toujours employée au-dehors des édifices, parce que sa nature même la met à l’abri des chocs et de la plupart des autres accidens auxquels les bas-reliefs ordinaires sont exposés. Aussi ces derniers ne se voient-ils que dans les intérieurs ; et quoiqu’il y ait quelques exceptions à cette règle sur l’emploi des deux espèces de sculpture, elle n’en doit pas moins être regardée comme à peu près générale.

Les sculptures de la face antérieure du pylône représentent, sur chaque massif, trois scènes bien distinctes ; deux dans le haut, et une seule dans la partie inférieure. Les divinités y sont distinguées par le bâton augural et la croix à anse qu’elles tiennent dans leurs mains. On y voit Osiris soit avec une tête d’homme, soit avec une tête d’épervier. Isis est coiffée de la peau d’un vautour ; et son bâton augural, au lieu d’être terminé par une tête de lévrier, l’est par une fleur de lotus[2].

Dans la partie supérieure, les prêtres présentent aux dieux des vases renfermant sans doute quelques liqueurs précieuses. Dans les scènes de la partie inférieure, un prêtre, ou un sacrificateur, placé devant des divinités, tient réunies par leurs cheveux, ou peut-être par des On peut jeter les yeux sur les

  1. On peut jeter les yeux sur les gravures, et principalement sur la planche 13, figure 1, pour avoir une idée de l’effet de cette espèce de sculpture.
  2. Nous entrons à dessein dans ces détails bien connus de tous les antiquaires, mais dont la plupart des autres lecteurs pourront nous savoir gré.