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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

plus, mais qui alors étaient debout, et peut-être trop respectés pour qu’on osât les détruire, aient empêché de lui donner une autre direction ; et quoique ce manque de symétrie dans la position des deux colonnadessemble indiquer qu’elles n’ont pas été construites à-la-fois, cependant toutes les autres inductions portent à croire le contraire. Les deux colonnades sont élevées sur les mêmes proportions, détruites à peu près au même degré, et ont été laissées par leurs constructeurs dans le même état d’inachèvement.

La hauteur des colonnes est de 5m,1 ; leur diamètre est de 0m,8 environ. Les chapiteaux ont tous la même hauteur et à peu près la même forme ; mais les sculptures en sont très-variées. Un des plus simples et des plus agréables, est celui qui est formé de feuilles de palmier il est impossible de concevoir rien de plus élégant. Aux feuilles de palmier, le sculpteur a joint les régimes de dattes, et le haut de la colonne représente en même temps l’écorce du palmier : l’image de cet arbre est donc complète dans cette colonne, et jamais imitation ne fut moins déguisée et plus heureuse. D’autres chapiteaux sont ornés des feuilles du lotus dans l’état où elles sont avant d’être entièrement ouvertes ; on y voit aussi la fleur de cette plante sacrée.

L’architecture égyptienne offre ce caractère qui lui est tout-à-fait particulier, que sa décoration n’avait jamais rien de capricieux, et qu’elle était toute composée de symboles auxquels il y avait un sens attaché.

Mais ce que les chapiteaux de ces colonnes offrent encore de remarquable, c’est que, n’étant pas tous ter-