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CH. I, DESCRIPTION

Le mur est percé de plusieurs fenêtres, qui ne pouvaient avoir d’autre objet que de laisser apercevoir le fleuve et la rive opposée à celle de l’île. Ces fenêtres sont petites, disposées irrégulièrement, et n’entrent pour rien dans la décoration : cependant, leur épaisseur étant sculptée comme le reste de la galerie[1], il faut admettre qu’elles ont été faites en même temps que l’édifice, et non pas percées après coup.

La colonnade qui fait face à celle dont nous venons de parler, est à peu près dans le même état : il ne reste plus que l’architrave ; la corniche manque entièrement, et peut-être même n’a-t-elle jamais été posée. Dans le mur du fond sont trois portes qui doivent avoir conduit dans quelques chambres ; mais il n’en reste plus aucun vestige. Cette galerie se prolongeait sans doute vers le nord ; et il paraît qu’une petite salle carrée qui subsiste encore dans cette direction, y avait son entrée. Quant à l’extrémité sud de la colonnade, elle ne s’est jamais étendue au-delà du point où on la voit aujourd’hui ; car elle est encore terminée par un mur élevé qui reçoit la dernière architrave. La colonne placée dans le prolongement du mur qui forme le fond de la galerie, et quelques autres constructions qui l’environnent, sont insuffisantes pour donner des indices sur l’usage ou même seulement sur la forme des édifices auxquels elles ont appartenu.

Il me paraît également impossible de trouver les motifs qui ont pu déterminer la position irrégulière de cette seconde colonnade. Il se peut qu’à l’époque où elle fut construite, des bâtimens, qui maintenant n’existent

  1. Extrait du Journal de voyage de M. Villoteau.