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CH. I, DESCRIPTION

bruit des eaux du fleuve. La vallée se rapproche du Nil, en tournant un peu à droite, et en s’inclinant légèrement ; elle se termine à une petite plaine sablonneuse qui est environnée de rochers de trois côtés, et qui, de l’autre, se joint aux rivages du fleuve par une pente douce. En entrant dans cette plaine, on aperçoit tout-à-coup l’île de Philae.

De grands monumens, les arbres qui les entourent, les eaux du fleuve, la verdure de ses bords, offrent un tableau qui surprend et qui plaît au sortir de l’aride vallée.

La couleur blanche, les formes carrées des édifices qui couvrent l’île de Philæ, la font bientôt distinguer, malgré son peu d’étendue, au milieu de la vaste enceinte de montagnes brunes et des rochers arrondis qui forment le bassin du fleuve et qui sortent de son sein. Quelques dattiers sont cultivés dans l’île ; un plus grand nombre, sur l’autre rivage, croissent au pied des rochers, où l’on voit aussi de petites portions de terres ensemencées chaque année par quelques familles de Nubiens qui habitent ces solitudes. Mais, sur un sol aussi brûlant, parmi cette immensité de rocs arides et accumulés quelques arbres, un peu de verdure, adoucissent faiblement l’extrême âpreté de ces lieux.

L’austère beauté de cet aspect doit se retrouver, sans doute, au milieu d’autres grands fleuves qui, comme celui-ci, coulent entre les rochers ; mais ce que nul autre ne peut offrir, ce sont les monumens encore subsistans d’un des plus anciens peuples du monde ; ce sont les inscriptions qu’il a gravées sur les rochers, et par lesquelles