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Vierge est assise au milieu sur un banc décoré d’arcatures et couvert d’étoffe ; elle porte couronne, voile, robe et manteau ; de la main droite elle tient son fils ; elle avait peut-être une fleur dans la gauche, qui est vide aujourd’hui. Assis dans le giron de sa mère, l’enfant tient un livre ouvert et lève la main droite pour bénir ; sa pose est pleine de majesté ; il n’est pas besoin de le regarder à deux fois pour reconnaître que ce n’est point un enfant ordinaire. Un arc cintré, reposant sur deux colonnes, isole la Vierge des autres figures ; il a pour couronnement une vraie coupole byzantine, réminiscence de l’Orient, avec le dôme aplati entouré à sa naissance d’une ceinture de petites fenêtres et surmonté d’une croix ; des clochetons romans l’accompagnent. Aux côtés de la Vierge, deux anges debout, des encensoirs à la main ; l’un porte de plus une navette. Des nuées se dessinent dans le haut du cadre. À la gauche de la Vierge, un roi à genoux, déroulant des deux mains une longue banderole qui figure une charte de donation ou de concession de priviléges. Le prince est barbu, couronné, vêtu d’une tunique courte avec le manteau par-dessus. La sculpture date certainement du temps de Louis VII, qui régna de 1137 à 1180, et qui ne put demeurer indifférent à la restauration de l’église de la Vierge. C’est donc lui, l’ami de Suger, le héros de la seconde croisade et le père de Philippe-Auguste, dont nous croyons voir ici l’image. À droite de la Vierge, un évêque debout, la tête coiffée de la mitre basse, le visage barbu, la chasuble galonnée et relevée sur les bras, tient comme le roi une banderole dépliée. La crosse, passée entre le bras droit et le corps, a perdu sa partie supérieure. On remarquera la différence d’attitude : le roi à genoux, comme un simple laïque ; l’évêque debout en sa qualité de pontife. Auprès de l’évêque, un personnage