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un faucon sur le poing gauche. Les deux personnages suivants, le dernier surtout, ont éprouvé de telles avaries, qu’on n’en a plus rien à dire.

Dans le tympan d’une des ogives de l’arcature du stylobate, en face de l’Océan, la Terre est représentée sous la forme d’une femme forte, assise et comme immobile sur son siége. Sa droite tient une haute plante herbacée qui sort d’un vase ; sa gauche, un chêne chargé de glands. Une jeune fille, personnification de la race humaine, s’agenouille dans le giron de sa mère et lui saisit la mamelle droite, où elle puise la vie[1]. Ce beau et curieux bas-relief a par malheur beaucoup souffert.

Le zodiaque de Notre-Dame se conforme aux usages de l’année ecclésiastique. Il commence avec le mois de janvier, tandis qu’au XIIIe siècle, et jusqu’à la réforme du calendrier, sous le règne de Charles IX, l’année civile ne s’ouvrait qu’à Pâques. La coutume de sculpter des zodiaques aux façades des églises remonte aux premiers siècles chrétiens. On en trouve un sur les murs de marbre de l’ancienne cathédrale d’Athènes. L’Italie en possède un très-grand nombre en sculpture, en peinture et même en mosaïque. En France, il est peu d’églises d’une certaine importance qui n’en présentent au moins un. L’église de Saint-Denis en avait un en mosaïque, un autre gravé en creux sur les dalles des chapelles absidales, et un troisième en bas-relief sur sa façade. Le dernier subsiste ; il est aussi resté quelques fragments des deux autres. À Notre-Dame, il se pourrait faire que le sculpteur n’ait pas seulement voulu s’assujettir à une tradition généralement suivie, mais encore convoquer la nature entière au triomphe de la Vierge.

  1. Les représentations de la Mer et de la Terre sont expliquées et gravées, Annales archéologiques, t. IX.