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tout hérissé de poils. Toutes ces figures, d’une exécution très-fine et très-soignée, ont été fort maltraitées ; il manque des têtes, des bras et des attributs. La statue indiquée par l’abbé Lebeuf comme celle de saint Germain, pourrait bien avoir été celle d’un pape, si l’on tient compte de quelques gravures anciennes. On a pensé que c’était un saint Sylvestre. Le bas-relief nous montre un pape tenant une clef de la main gauche et parlant à un prince qui porte sur la tête une couronne fermée ; ce serait saint Sylvestre et Constantin, le pape et l’empereur, le pouvoir des clefs et celui du sceptre, le gouvernement temporel et le règne spirituel. Le support est une ville, avec sa porte fortifiée et son enceinte, peuplée de hautes tours carrées qui rappellent l’aspect de certains quartiers de Rome. Dans le bas-relief, saint Sylvestre n’a pas de nimbe ; il est en chasuble, avec tiare de forme conique. Aux côtés de la place assignée à sainte Geneviève, vers la hauteur de la tête, on retrouve les vestiges d’un démon entouré de feu, qui s’efforçait d’éteindre le cierge de la sainte, et ceux d’un ange sortant d’une nuée pour en rallumer au besoin la flamme. L’abbé Lebeuf nous apprend que la huitième statue était celle d’un roi, mais il a négligé de nous donner son opinion sur le nom de ce personnage. Nous voyons en bas-relief un roi agenouillé déroulant une longue banderole, aux pieds d’une femme assise, voilée, couronnée, nimbée, un bout de palme ou de sceptre à la main gauche ; en support, un quadrupède sur la croupe duquel se tient un oiseau[1]. Le bas-relief semble une dédicace ou une consécration. Mais les renseignements nous manquent pour une

  1. Afin de trouver un sens à ce support, on a prétendu que l’ancienne statue était celle du diacre saint Vincent et non celle d’un roi. Mais le témoignage de l’abbé Lebeuf est trop affirmatif pour qu’on puisse l’attaquer.