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sa structure, par son imagerie et par ses décorations de toute espèce, notre chère cathédrale.

Porte de la Vierge.

La porte de la Vierge s’ouvre au pied de la tour du nord. Par un défaut de symétrie, qui ne nous inquiète guère, et dont le motif ne s’explique pas clairement, la baie est un peu moins haute que celle de la porte Sainte-Anne, placée au bas de la tour méridionale. Une manière de fronton triangulaire, d’une disposition bizarre, soutenu de deux colonnes, enveloppe l’ogive et semble avoir pour fonction de racheter cette légère différence. Architectes et sculpteurs, les artistes de Notre-Dame ont élevé et ciselé avec amour, comme on dit en Italie, cette porte consacrée à la patronne de la cathédrale.

Le pilier-trumeau a perdu les bas-reliefs qui décoraient autrefois sa base, et qui représentaient probablement la chute de la première Ève. Au-dessus se dressait victorieuse l’Ève de la nouvelle alliance, la Vierge portant son fils et foulant aux pieds le dragon[1]. Cette statue est remplacée par une autre Vierge de pierre, sculptée au XVe siècle, d’un style sec et maniéré, qui provient de l’ancienne église de Saint-Aignan au cloître. Cette dernière figure n’a été mise au trumeau qu’en 1818. Elle est voilée, couronnée, vêtue de la robe et du manteau. Son bras gauche soutient l’enfant et sa main droite porte un bouquet. L’enfant tient un globe. Sur le socle un lion endormi ; n’est-ce pas ce lion de la tribu de

  1. Ce dragon a une tête de femme, deux pattes armées de griffes, deux ailes. Sa longue queue écaillée se développait autour du tronc d’un pommier chargé de fruits.