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lui sert de vêtement laisse à découvert tout le côté droit. Le visage a une expression belle et sévère. La main gauche est ouverte et levée ; on y aperçoit le stigmate de la croix. La main droite, qui faisait sans doute le même geste, est restaurée. Nous n’insistons pas sur les détails, la nudité des pieds, la barbe, le nimbe croisé ; ils sont en tout conformes aux traditions de l’iconographie.

Deux grands anges, debout aux côtés du Christ, montrent les instruments de la Passion, dont la présence absout les uns et condamne les autres. L’ange de la droite porte dans une de ses mains, respectueusement recouverte d’une étoffe, trois clous de dimension énorme ; il tient dans l’autre la lance. L’ange de la gauche tient avec les deux mains nues une croix dont l’extrémité touche à terre. Le sculpteur aurait-il pensé que les clous qui ont percé les membres du Christ méritaient encore plus de vénération que la croix ?

Un peu en arrière des anges, la Vierge à droite, saint Jean l’Évangéliste à gauche, intercèdent à genoux et mains jointes pour les hommes. La Vierge porte la couronne, le voile, la robe et le manteau. Saint Jean est très-jeune, imberbe, vêtu d’une longue robe et les pieds nus[1]. Les Orientaux representent saint Jean l’Évangéliste très-avancé en âge, comme à l’époque de sa mort. L’Église latine préfère le voir toujours jeune, comme il était à la Cène et sur le Calvaire. Ce groupe de cinq figures, qui remplit l’ogive du tympan, est un des chefs-d’œuvre de la plastique du XIIIe siècle. On a pu en admirer toutes les

  1. Afin de ne pas nous répéter indéfiniment, disons une fois pour toutes qu’à Notre-Dame les règles qui déterminent la forme des nimbes, et qui exigent que certains personnages aient les pieds déchaussés, sont d’ordinaire exactement observées. Nous signalerons seulement les exceptions.