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5o La Sagesse ou la Prudence : sur son écusson, un serpent enroulé autour d’un bâton, comme on représente aujourd’hui le serpent d’airain.

La Folie : c’est un homme qui erre dans la campagne, les vêtements déchirés, les cheveux en désordre, tenant de la main droite peut-être une torche, et de la gauche un cornet dont il s’apprête à tirer des sons discordants.

6o L’Humilité, caractérisée le plus ordinairement par une colombe, l’est ici par un aigle au vol abaissé.

L’Orgueil ou la Témérité se montre sous la figure d’un homme emporté par un cheval fougueux, qui le jette à la renverse. Le cavalier, les cheveux épars, s’efforce vainement de se raccrocher à la crinière de sa monture.

À gauche les sujets anciens se sont mieux conservés :

1o La Force ou le Courage. Femme assise, portant par-dessus sa robe une longue cotte de mailles, la tête coiffée d’un casque en pointe avec un voile de mailles qui encadre tout le visage ; attitude pleine d’assurance ; dans la main droite, une large épée nue ; dans la gauche, un écu sur lequel passe un lion d’une fine sculpture. Sur le casque, se dessine un bandeau avec une fleur de lis au milieu.

La Lâcheté est un vice ; elle a de plus l’inconvénient d’être un ridicule. Le sculpteur du XIIIe siècle s’est diverti à la mettre en scène. Un homme se sauve à toute vitesse, regardant avec effroi en arrière ; il a laissé tomber son épée, dont le fourreau seul lui reste. C’est un lièvre qui le poursuit. Un oiseau sinistre, la chouette, perché sur un arbre, ajoute encore à la terreur de ce poltron.

2o Un bœuf occupe l’écusson de la Patience. La Colère, les cheveux flottants, s’irrite des représentations d’un moine, et va le chasser d’un bâton qu’elle tient à deux mains. Le religieux n’a pour défense que le livre saint qu’il porte sous le bras gauche.