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Porte du Jugement.

Le second avénement du Christ, le jugement universel, la fin dernière de l’humanité, tel est le sujet grandiose et terrible qui occupe la sculpture entière de la plus vaste de toutes les portes de Notre-Dame. Personne ne peut entrer dans l’édifice sans que ses yeux se soient arrêtés au moins un instant sur cette page redoutable. Le Christ, adossé au trumeau, et tel qu’il fut durant sa vie mortelle, tient le livre qui enseigne la vie ; à ses côtés, se rangent les douze apôtres qui jugeront un jour avec lui les tribus d’Israël. Ici sont personnifiées les vertus qui conduisent en paradis ; là, les vices qui précipitent dans l’enfer. Plus haut, le Fils de l’homme est assis dans sa gloire. Autour de lui, comme le chante l’hymne ambroisien, paraissent disposés d’après les règles d’une hiérarchie mystérieuse les anges et les puissances du ciel, la troupe glorieuse des prophètes, la blanche armée des martyrs. Les docteurs et les vierges complètent le divin cortége. Sous les pieds du Juge des vivants et des morts, l’humanité sort des sépulcres au bruit de la trompette. À sa droite, les élus, guidés par des anges, prennent possession du royaume qui leur a été préparé. À gauche, les réprouvés tombent dans les flammes, entraînés par les démons. Examinons en détail comment le sculpteur chrétien du XIIIe siècle a compris et développé le programme qu’on lui avait tracé.

Nous avons déjà dit de quelle manière la porte du Jugement avait été mutilée par Soufflot. Les architectes viennent de lui rendre le pilier qui la partageait, et de restituer au tympan son ancienne proportion. Le Christ, qui bénit et tient le livre fermé, a repris sa place au trumeau[1].

  1. L’inscription gravée sur une plaque de cuivre, qui cons-