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tenant remplacés par des abat-sons de métal qui, tout en préservant les beffrois, ne viennent plus briser par leurs saillies les lignes de l’architecture.

Une grave question s’est agitée au sujet du couronnement des tours. Le volume des contreforts qui en consolident les angles, et les dispositions prises à l’étage supérieur indiqueraient qu’au XIIIe siècle on eut le projet de construire deux flèches en pierre. Ce projet a été abandonné ; fallait-il le reprendre de nos jours ? Les architectes chargés de la restauration déclarèrent dans le remarquable rapport adressé par eux au ministre de la justice et des cultes, en 1843, et nous partageons complétement leur opinion, que la cathédrale n’aurait rien à gagner à l’édification de ces deux flèches, d’une forme d’ailleurs très-douteuse. La physionomie de Notre-Dame, avec ses deux tours carrées couvertes en terrasses, a quelque chose d’historique qu’il faut respecter. Nos yeux sont tellement faits à voir les tours telles qu’elles sont, que nous aurions de la peine à nous les figurer plus belles sous une autre forme. Rien ne dénote dans la construction de la façade que les ressources aient manqué pour la mener à perfection. C’est partout le même choix de matériaux, la même richesse d’ornements, le même soin dans l’ajustement. Si donc l’architecte du XIIIe siècle s’est arrêté à la naissance des flèches, c’est qu’il aura sans doute lui-même condamné son projet primitif.

Dans l’intervalle des tours il existe une cour spacieuse que l’on appelle l’aire de plomb ou la cour des réservoirs. Des plaques de métal en couvrent le sol, et des bassins y contiennent de l’eau pour les premiers secours en cas d’incendie. Un peu en arrière s’élève le grand pignon triangulaire qui clôt le comble de la nef. Sur la pointe un ange sonne la trompette, soit pour annoncer le jugement