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double ligne de grands crochets feuillus, une balustrade, semblable à celle de la dernière galerie que nous venons de décrire, environne la terrasse revêtue de plomb où l’architecte a posé sa dernière assise. À l’un des angles de la balustrade de chaque tour, une tourelle terminée par un fleuron recouvre la cage de l’escalier. Les parties latérales des tours présentent le même système d’architecture, excepté cependant aux étages inférieurs, où se trouvent de longues baies en ogive simple pour donner du jour aux porches, et des tourelles polygonales percées de barbacanes pour contenir les escaliers.

Les tours sont égales en hauteur, et d’abord l’œil n’y saisit aucune différence. La tour méridionale est cependant un peu moins volumineuse que celle du nord. Le motif de cette dissemblance nous échappe. À l’époque qui nous occupe, il n’y avait point de ces lois d’expropriation dont on use si largement de nos jours ; il est arrivé souvent que la régularité d’un édifice a été sacrifiée à la nécessité de respecter la voie publique ou la propriété particulière. Nous en avons à Paris un exemple très-important, qui date seulement du XIVe siècle, dans le plan de l’église Saint-Eustache ; l’architecte, empêché d’envahir la rue voisine, se vit obligé de restreindre de la manière la plus singulière l’étendue de ses premières chapelles. Il est possible qu’à Notre-Dame on ait craint de réduire d’une façon trop incommode l’accès de la maison épiscopale, entre l’église et l’Hôtel-Dieu, en donnant à la tour du sud les mêmes dimensions qu’à l’autre. On croit généralement que la dissemblance des tours est une marque d’infériorité des églises épiscopales ou paroissiales, et que les seules cathédrales d’archevêchés jouissaient du privilége de posséder deux tours égales. Aucune règle pareille n’a jamais existé. Dans les