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mais le centre du mouvement intellectuel, le dépôt de toutes les traditions d’art et de toutes les connaissances humaines. Ce que nous placerions dans les armoires d’un musée, nos pères le confiaient aux trésors des églises[1]. Ce que nous cherchons dans les livres, ils allaient le lire en caractères vivants sur les ébrasures des portes ou sur les vitraux des fenêtres. Et voilà pourquoi, à côté des scènes religieuses et des allégories morales, nous rencontrons en si grand nombre aux parois de nos cathédrales ces calendriers, ces enseignements de botanique et de zoologie, ces détails sur les procédés des arts et des métiers, ces avertissements sur l’hygiène, sur le bon emploi du temps, sur l’agriculture, qui composent une encyclopédie à l’usage et à la portée de tous.

  1. Guillaume Durand, dans son Rational des divins Offices, nous avertit que dans plusieurs églises on suspendait des œufs d’autruches et d’autres choses admirables ou rares, afin que le peuple en fût davantage attiré dans le lieu saint et mieux disposé à la piété. Dans nos cathédrales de Laon, de Reims, de Bayeux, de Comminges, à Saint-Denis, à Saint-Bertin, à la Sainte-Chapelle de Paris, et ailleurs, on conservait des côtes de baleine, des crocodiles empaillés, des cornes de licornes, des ongles de griffons, des camées et des vases antiques.