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de restauration et par des architectes, le mur méridional des chapelles de la nef, les arcs-boutants du chœur, les parties supérieures de la façade occidentale. On était encore à l’œuvre, quand éclata l’orage qui menaça la cathédrale d’une destruction complète. Il faut le dire cependant, un certain ordre fut maintenu jusque dans la dévastation. Les mêmes hommes qui arrachaient des portails et des niches toutes les grandes figures qu’on leur avait signalées comme rappelant des souvenirs monarchiques, ont respecté les voussures et les tympans qui ne contiennent que des personnages sacrés. On fit valoir, pour sauver ces admirables modèles, des considérations astronomiques et mêmes mythologiques ; elles obtinrent un succès que n’aurait jamais eu alors l’appel le plus éloquent à la vieille foi de la population parisienne. Au mois d’août 1793, un arrêté de la Commune décida que sous huit jours les gothiques simulacres des rois au portail de Notre-Dame seraient renversés et détruits, ainsi que les effigies religieuses en marbre ou en bronze. Le conseil municipal réitéra cette prescription au mois de brumaire de l’an II, ordonnant la suppression immédiate de tous les saints du portail. Mais le citoyen Chaumette réclama en faveur des arts et de la philosophie ; il sut se faire entendre de ses fanatiques collègues, en leur affirmant avec vivacité que l’astronome Dupuis avait trouvé son système planétaire dans une des portes collatérales de l’église. Le conseil décréta donc que le citoyen Dupuis serait adjoint à l’administration des travaux publics, afin de conserver les monuments dignes d’être connus de la postérité. L’intervention de Dupuis a