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églises. Quand le culte fut rétabli, le gouvernement fit restituer à l’archevêque quelques objets qui avaient été conservés comme des raretés dans les dépôts publics. En 1831, de nouveaux orages vinrent menacer le peu qui avait échappé à la première tourmente. L’archevêque et le chapitre prirent alors le parti de déposer en mains sûres, dans diverses communautés religieuses, ou même chez des particuliers, les reliques et les vases sacrés. Aujourd’hui, tous ces monuments respectables de la foi de nos pères ont repris la place qui leur convient, dans une salle préparée pour les recevoir à l’étage supérieur de la sacristie neuve. Nous signalerons dès aujourd’hui à la vénération et à la curiosité de nos lecteurs la sainte couronne d’épines de Notre-Seigneur, en l’honneur de laquelle saint Louis construisit la Sainte-Chapelle ; le saint clou qui appartenait à l’abbaye de Saint-Denis ; la croix d’or de l’empereur Manuel Comnène, XIIe siècle, que la princesse Anne de Gonzague légua, en 1683, aux moines de Saint-Germain des Prés ; deux calices en vermeil, du XIIIe siècle ; la relique de la vraie croix envoyée en 1109, à Galon, évêque de Paris, par Anseau, chantre de l’église du Saint Sépulcre à Jérusalem ; la crosse en bois et cuivre de l’évêque Eudes de Sully ; le crucifix que tenait saint Vincent de Paul, lorsqu’il assista le roi Louis XIII, au moment de la mort ; la discipline de saint Louis ; plusieurs fragments d’étoffes qui passent pour avoir fait partie d’un vêtement de ce prince ; un sac de soie tissu d’or, une ceinture de lin rehaussée d’ornements de couleur, et d’autres linges qui lui auraient aussi appartenu. Les objets anciens réintégrés dans le trésor et les dons faits à l’église depuis le concordat formaient déjà une collection d’une valeur considérable, lorsqu’ils furent dispersés. Nous souhaitons que leur rentrée à Notre-Dame soit pour l’insigne cathédrale