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la dixième, un pélican qui nourrit ses petits, toutes ces dernières figures du XIVe siècle ; à la seizième, le Christ assis dans le tympan, drapé d’un manteau rouge, montrant ses plaies, autour de sa tête un nimbe bleu croisé d’or, même époque ; à la dix-neuvième, des morceaux d’anciennes bordures d’un rouge très-vif, et une petite figure de la Vierge, les pieds sur un croissant, son fils entre les bras, XVIe ou XVIIe siècle.

Après tout, Notre-Dame a, par un rare bonheur, sauvé du désastre la partie la plus splendide de ses anciennes verrières. Ce sont les grandes et magnifiques roses des trois portails, demeurées intactes jusqu’à ce jour, et dont rien ne surpasse l’éclat. Par une admirable disposition, chacune de ces trois roses complète, avec les ressources de ses combinaisons matérielles et le prestige de ses couleurs, le sens de chacun des trois portails de l’église. À la rose de l’ouest, la patronne du temple, la Vierge, occupe le compartiment central, couronne en tête, sceptre à la main ; son bras gauche soutient le Christ, qui bénit. Autour se rangent en cercle douze prophètes, qui annoncent la gloire de la Vierge mère et de son fils. Dans les deux cercles qui s’interposent entre celui des prophètes et la circonférence, les signes du zodiaque et les travaux des mois mesurent le cours de l’année, qui passe comme une ombre de l’éternité de Dieu ; puis les vertus, coiffées de couronnes, tenant d’une main les attributs de leur dignité, et de l’autre une longue lance, combattent avec énergie les vices, auxquels chaque chrétien doit faire une guerre sans trêve. Au-dessus de la porte du Cloître, consacrée à la vie et aux miracles de Marie, la Vierge paraît encore avec son fils, mais entourée cette fois du nombreux cortége des patriarches, des juges, des prêtres, des prophètes et des rois, tous ancêtres du Christ, les uns selon la chair, les autres