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le Continuateur de la chronique de Guillaume de Nangis, et dans des manuscrits de la Bibliothèque royale, que Philippe de Valois, après la victoire de Cassel, était entré dans l’église de Notre-Dame de Paris, revêtu des mêmes armes et monté sur le même cheval dont il s’était servi pendant le combat, pour les offrir à la Vierge, comme il en avait fait le vœu au moment où les troupes flamandes, après avoir traversé son camp, vinrent le surprendre jusque dans sa tente. Le souvenir d’une consécration aussi extraordinaire était bien digne qu’un monument le transmît à la postérité[1].

Les anciennes stalles dataient du XIVe siècle. Le maître autel était placé entre plusieurs colonnes de cuivre réunies par des barres de fer, auxquelles on appendait des courtines de couleurs diverses suivant les fêtes. Il n’y avait pas de tabernacle ; une pixide suspendue au-dessus de la table renfermait les saintes hosties. En arrière du maître autel, on en trouvait un second nommé l’autel des ardents, ou de la sainte Trinité, élevé de telle sorte qu’il se voyait des stalles du chœur par-dessus le premier. On y montait par deux rampes à balustre de cuivre. Entre les deux rampes, au-dessous de l’autel, une porte à claire-voie fermait ce qu’on appelait le conditoire, où étaient déposés tous les objets nécessaires à la célébration des grandes messes. Une figure de la Vierge en albâtre, parfaitement travaillée, surmontait l’autel des ardents. Au-dessus, un grand corps de menuiserie enfoncé dans la baie la plus extrême de

  1. Philippe de Valois était aussi représenté à cheval sur la façade principale de la cathédrale de Sens. Par une singulière coïncidence, on avait encore dans cette église, comme à Notre-Dame, imposé le nom de Pierre de Cugnières, avocat du même prince, à un mascaron grotesque, afin de se venger des attaques de ce légiste contre les immunités ecclésiastiques. Le roi donna raison au clergé contre ce téméraire personnage.