jubé fut démoli du temps du cardinal de Noailles, et remplacé par une lourde décoration, qui elle-même a fait place à deux ambons de marbre. La clôture historiée reprend du côté du midi, et les sujets se suivent en remontant de l’ouest à l’est. Cette seconde partie, moins ancienne que l’autre, n’a été achevée qu’au milieu du XIVe siècle ; le badigeon qui la couvre laisse à peine apercevoir quelques traces de peinture dont elle était rehaussée. Arcature très-fine et bien découpée, composée de vingt-sept arcs en ogives trilobées qui se divisent en neuf sections, dont chacune correspond à un sujet sculpté en ronde-bosse ; colonnettes en faisceaux, chapiteaux feuillagés, trèfles entre les retombées des archivoltes, dais continu, en pendentif, au-dessus des figures.
Nous venons de dire quelle brèche la destruction des bas-reliefs du jubé avait causée dans la suite des sujets. Il n’y a plus d’intermédiaire entre l’agonie au jardin des Oliviers et l’apparition du Christ ressuscité à la Madeleine. Voici l’ordre des groupes : 1o le Christ, sous la forme d’un jardinier, se montre à Madeleine ; 2o il apparaît aux trois Maries, qui s’inclinent pour lui embrasser les pieds et pour l’adorer ; 3o plusieurs apôtres réunis dans un édifice ; saint Jean sort pour courir au sépulcre ; saint Pierre voit le Sauveur et s’agenouille devant lui ; 4o Jésus marche entre les deux disciples d’Emmaüs ; ensuite il est à table avec eux dans l’intérieur d’une maison ; 5o Jésus, qui ne s’était montré jusque-là qu’aux saintes femmes, à Pierre et aux deux disciples, apparaît aux apôtres assemblés ; 6o sixième apparition du Christ ; il fait toucher à Thomas, pour le convaincre, ses mains et son côté ; 7o il parle à Pierre sur le bord de la mer de Tibériade ; d’autres disciples, montés dans une barque, tirent un grand filet rempli de poisson : c’est la pêche miraculeuse ; 8o les