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de Notre-Dame ont laissé voir en partie le plan d’un édifice religieux qui ne pouvait guère être autre chose que celui de Saint-Étienne, modifié et remanié dans la suite des temps. La portion visible des fondations a dû faire supposer que l’abside de ce monument n’avait guère plus de 8 à 9 mètres de diamètre.

Nous sortons enfin de ce que nous pourrions appeler l’ère des fictions, et nous touchons, pour Notre-Dame, aux époques vraiment historiques. Le soixante-deuxième successeur de saint Denis, Maurice de Sully, un des habiles prélats qui aient gouverné l’Église de Paris (1160-1196), était à peine monté sur le siége épiscopal, qu’il résolut de reconstruire sa cathédrale, en réunissant les deux églises jusqu’alors séparées. Ce fut lui, disait l’épitaphe gravée sur son tombeau dans l’église abbatiale de Saint-Victor, qui le premier commença la grande basilique de Sainte-Marie. Le plan qu’il avait entrepris d’exécuter n’était guère inférieur en étendue à celui de la cathédrale dans l’état où nous la voyons. Suivant le récit du moine d’Auxerre, la première pierre de la nouvelle église aurait été posée en 1163, par le pape Alexandre III. Ce pontife était, en effet, alors réfugié en France, et le 21 avril de la même année, à la prière de l’abbé Hugues de Monceaux, il consacra l’abside récemment reconstruite de Saint-Germain des Prés, avec l’assistance de douze cardinaux. Au bout de dix-neuf années, en 1182, quatre jours après la solennité de la Pentecôte, le maître autel de Notre-Dame fut consacré par Henri, légat du saint-siége. Trois ans plus tard, en 1185, le patriarche de Jérusalem, Héraclius, venu à Paris pour