sommet de laquelle la déesse Raison recevait les hommages d’un peuple en délire. L’autel que nous voyons aujourd’hui n’a été reconstruit qu’en 1803 ; son Christ au tombeau, en cuivre doré, fondu sur les dessins de Vanclève, provient de la chapelle des Louvois, dans l’ancienne église des Capucines de la place Vendôme. La croix et les six chandeliers appartenaient, avant la révolution, à la cathédrale d’Arras. Le lutrin en bronze, composé avec goût et soigneusement ciselé, date de 1755 ; le nom de Duplessis, fondeur du roi, y est gravé sur la base.
Les stalles occupent trois travées. À la quatrième, de chaque côté, s’ouvre une porte moderne décorée de grilles, guirlandes et têtes d’anges. La construction de ces portes, si lourdes et si peu agréables à voir, ne s’est accomplie qu’au grand dommage de la curieuse clôture extérieure du chœur. Détruite dans tout le parcours de l’abside, elle s’est heureusement conservée au nord et au sud, en arrière des stalles auxquelles ses parois servent encore de dossier. La partie septentrionale, bien supérieure à l’autre, date du XIIIe siècle ; celle du sud n’a été sculptée que dans le XIVe. Au nord, un soubassement, divisé en dix-neuf ogives trilobées, qui reposent sur des faisceaux de trois colonnettes, porte un bas-relief continu où se succèdent treize sujets du Nouveau Testament. Des touffes de feuillages, des animaux fantastiques et quelques petits personnages remplissent les intervalles des archivoltes. L’arcature, toutes les figures des bas-reliefs et les fonds sont encore enluminés. Nous ne pouvons qu’indiquer les sujets ; le lecteur en saura bien apprécier quelques-uns qui sont traités avec un sentiment et un art admirables. La scène marche de l’est à l’ouest. L’établissement du massif de la porte latérale du chœur ayant causé la suppression de tout ce qui précédait, c’est par la Visitation