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cloître, l’histoire de Théophile ; on reconnaîtra plus tard ici un autre prodige du même genre. En attendant, notre ami, M. Félix de Verneilh, l’auteur de l’Architecture byzantine en France, a écrit sur ce sujet un ingénieux roman, qui paraîtra prochainement avec des planches dans les Annales archéologiques. M. de Verneilh trouve dans nos bas-reliefs une suite de scènes de la vie tantôt régulière, tantôt turbulente et désordonnée des écoliers du XIIIe siècle. Dans les quatre bas-reliefs à gauche, les étudiants se pressent autour de leurs maîtres, dont ils écoutent docilement les leçons ; les professeurs, en habit ecclésiastique, sont assis gravement dans leurs chaires ; quelques auditeurs prennent des notes. On remarque surtout un groupe charmant d’écoliers rangés en cercle autour d’un docteur jeune et spirituel. Une banderole, placée dans un des quatrefeuilles, donnait peut-être le mot de l’énigme ; on n’y lit plus rien. À droite, il semble que la sculpture représente la répression d’un de ces tumultes trop fréquents alors dans le monde des grandes écoles. Des personnages, appelés devant la justice ecclésiastique, prêtent serment sur les saints livres ; ceux qui les interrogent paraissent les avertir de la gravité de ce qu’ils font ; d’autres écrivent les réponses. Ailleurs, des jeunes gens, obligés peut-être de s’exiler de Paris, font leurs adieux et se disposent à partir à cheval. Enfin, au dernier bas-relief, un personnage est exposé sur une échelle de justice avec un écriteau sur la poitrine ; deux archers veillent au pied de l’échelle ; des spectateurs nombreux se tiennent sur la place ou regardent par les fenêtres des maisons voisines. Quelques lettres, encore visibles sur l’écriteau du patient, indiqueraient qu’il était puni pour avoir fait un faux serment. Le père Du Breul (Théâtre des antiquités de Paris, p. 49) raconte que Messieurs de Notre-Dame avaient une échelle de jus-