r, asp. rʹ nas. r.
ri:nʹ (righin) « coriace », ɑnərʹi:nʹ (anarighin) « très coriace ».
L’aspiration de r en rʹ ne se rencontre plus que chez des sujets âgés, et tend à se perdre, (cf. Phonétique, § 84).
n, nʹ et l, lʹ ne sont pas soumis à alternances dans notre parler.
On voit que les phonèmes χ, ç, j, ŋ, ŋʹ ne se présentent pas à l’initiale non modifiée (mais cf. § 98) ; v, vʹ, w se rencontrent à l’initiale de mots empruntés récents : vo:tə, angl. vote.
§ 10. En cas de groupe consonantique initial, la consonne initiale de groupe subit en règle générale les mêmes mutations que si elle se trouvait devant voyelle, sauf dans le cas de s, ʃ suivis de m, mʹ ou d’occlusive : ainsi pʹrʹαb (preab) « sursaut » də fʹrʹαb (de phreab) « brusquement » ; blɑs (blas) « goût », drœvlɑs (drochbhlas) « mauvais goût » ; gnʹi:v (gníomh) « action », nə ǥnʹi:v (i n‑a ghníomh) « réalisé » ; snɑs (snas) « éclat, poli », ɑnəhnɑs (anashnas), « poli parfait » ; mais, sans mutation : smu:tʹ (smúit) « poussière », ɑnəsmu:tʹ (anasmúit) « poussière épaisse », drœsgʹi:αl (drochscéal) « mauvaise nouvelle » ; nə stɑd (i n‑a stad) « arrêté ».
Dans le groupe initial fr‑, il arrive que f soit maintenu, de façon capricieuse, là où l’on attendrait le degré « aspiré », kʹαrk frɑuŋkəχ (cearc franncach) « dinde » (litt. « poule française »).
Une initiale vocalique préfixe h, lorsqu’elle est précédée d’une particule terminée par une voyelle, dans tous les cas où une initiale consonantique ne serait pas affectée ; elle préfixe n, dans tous les cas où une consonne serait nasalisée : ə hɑhərʹ (a h‑athair) « son père (à elle) », ə ɑhərʹ (a athair) « son père (à lui) », ə nɑhərʹ (a n‑athair) « leur père », ɑ:r nɑhərʹ (ár n‑athair) « notre père ». On a sporadiquement au prétérit ou aux temps secondaires ǥ, représentant le degré aspiré de l’initiale vocalique vélaire : də ǥo:l ʃe (do dh’ól sé) « il but. »
§ 11. L’article provoque des alternances initiales d’un type particulier : une initiale vocalique précédée de l’article pré-