L’impératif se rattache, formellement, au thème de présent conjoint.
Les formes conjointes sont données ci-dessous, comme les formes absolues, avec initiale non modifiée, quoique les circonstances dans lesquelles elles apparaissent font qu’elles sont le plus souvent aspirées ou nasalisées. On aura cependant l’initiale non modifiée, e.g. après l’interrogatif ou le relatif négatif : nɑ: fʷilʹ (ná fuil) « n’est-il pas ? », à côté de vʷilʹ (an bhfuil) « est-il ? ».
Formes absolues. | Formes conjointes. |
tɑ:mʹ (táim) « je suis » | fʷilʹəmʹ (fuilim) |
(ces deux thèmes ne forment ni présent secondaire ni impératif) | |
prét. vʹi:s (bhíos) | rɑus (rabhas). |
dʹerʹəmʹ (deirim) « je dis » | ɑbri:mʹ (abraighim) |
fut. dʹi:αrhəd (déarfad) | ɑbro:d (abrochad) |
jeimʹ (gheibhim), « j’obtiens » | fɑimʹ (faghaim) |
fut. jo:d (gheobhad) | fαjəd (faghad). |
kʹi:mʹ, çi:m’ (chím) « je vois » | fʹikʹəmʹ (feicim) |
Prét. χnuk (chonnac) | fʹαkɑ (feaca) |
fut. kʹi:həd, çi:həd (chífead) | fʹikʹəd (feicfead) |
χuəs (chuadhas) « j’allai » | dʹαis (deachas). |
Nous aurons l’occasion de voir, à propos de chacun de ces verbes, comment le sentiment de l’emploi de ces thèmes se perd dans l’usage, ce qui amène soit la confusion entre le thème absolu et le thème conjoint, qui sont employés indifféremment l’un pour l’autre, soit l’élimination de l’un des deux. Seul le verbe d’existence maintient rigoureusement l’opposition, non seulement formelle, mais fonctionnelle, ce qui en entraîne le maintien dans tout le système verbal composé.
§ 178. 3º Certains thèmes ne sont pas assujettis aux mutations initiales, soit qu’ils présentent toujours la forme radicale, ou une forme aspirée ; ainsi de tous les thèmes du verbe dʹerʹəmʹ (§ 184) : nʹi derʹəmʹ e « je ne dis pas cela » ; dans un