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en inspirations poétiques et fantaisistes. Les Contes à Ninon sont sa première œuvre.

Quelle est cette Ninon ? Est-ce Ninon la belle, qui sut prolonger sa jeunesse jusqu’à près de quatre-vingts ans ? Est-ce la gentille Ninon d’Alfred de Musset dans ses comédies ? Ni l’une ni l’autre. Cette Ninon est une amie d’enfance du poëte ; je dis poëte, quoique M. Zola écrive en prose ; mais du poëte il a les qualités et les défauts. Cette Ninon est donc une amie, une amie de ce temps heureux où l’amitié, entre une adolescente et un adolescent, est quelquefois l’aube de l’amour. À ce souvenir, qui n’est plus qu’un rêve, il dédie ses premiers essais. C’est le livre d’un jeune homme et d’un amoureux, pour qui toute la nature n’est qu’amour. C’est Chérubin se faisant homme de lettres et ayant lu Victor Hugo, Alfred de Musset, Hoffmann, Henri Heine ;