Pauvres enfans que je pleure,
Tombés ensemble avant l’heure ;
Sur votre sombre demeure
Viendra pleurer l’avenir !
Grande par vous dans l’histoire,
Vérone un jour sans y croire,
Aura sa peine et sa gloire
Dans votre seul souvenir !
Où sont-ils maintenant ces ennemis farouches ?
Capulets ! Montagus ! venez, voyez, touchez…
La haine dans vos cœurs, l’injure dans vos bouches,
De ces pâles amans, barbares, approchez !
Dieu vous punit dans vos tendresses,
Ses châtimens, ses foudres vengeresses
Ont le secret de nos terreurs !
Entendez-vous sa voix qui tonne :
« Pour que là haut ma vengeance pardonne
» Oubliez vos propres fureurs. »
Mais notre sang rougit leur glaive !
Le nôtre aussi contre eux s’élève !
Ils ont tué Tybalt…
Qui tua Mercutio ?