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Les mères, espérant pour leurs petites filles,
Quelques prix, doux trésor des modestes familles ;
Enfin, les bonnes sœurs, dont tous les jours sont pleins
De bienfaits maternels pour les cœurs orphelins,
Tout s’agite et sourit, et la fête commencé !…
Je le sens, voyez-vous, a ma frayeur immense ;
Dans un concours de peurs j’aurais le premir prix !
Mais venez !…

CÉLINE.

Tous les vers que nous avons appris…
Je n’en sais plus un seul, et ton trouble me gagne.
Vrai ! c’est contagieux :

JULIE.

Bon ! je vous accompagne
Et je vous soufflerai. — Donnez-moi votre main,
Et nous allons encor répéter en chemin.

CÉLINE.

À merveille !

LOUISE, à Julie.

Mais toi, qui fais parler les autres,
Ne diras-tu donc rien ?

JULIE.

Oh ! je serai des vôtres !
Me taire, ici ? non pas. — Qu’est-ce que je dirai ?
— Je ne sais — mais le cœur est toujours inspiré.
Libre de vanités et de craintes frivoles
Le cœur reconnaissant invente des paroles
Que ne trouveraient pas les plus fameux auteurs…
Allons !… Dieu soit en aide à tous nos bienfaiteurs !

TOUTES TROIS, reprenant.

Oh ! oui ! Dieu soit en aide à tous nos bienfaiteurs.

(Elles sortent.)
Émile Deschamps.

Versailles. Imprimerie de Montalant-Bougleux.