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Soudain un vivant coquillage
Posé près de la goutte d’eau,
Vint à bâiller, — le ciel entr’ouvrant son rideau, —
Et l’avala d’un trait, elle et son verbiage.
La goutte d’eau resta long-temps à se durcir
Dans la coquille refermée
Jusqu’à ce qu’elle fût, mûrissant à loisir,
En une perle transformée,
Qui, des mains d’un plongeur, passée en moins d’un an,
Par mille jeux du sort, — autre mer écumeuse —
Est à présent, dit-on, cette perle fameuse
Attachée au front du sultan ! »



JULIE.

Quand on s’applique,
Tu vois comme on fait mieux ! — Veux-tu que je t’explique
Le sens…

LOUISE.

Ah ! je comprends : « Ayons espoir en Dieu,
Qui saura mettre, un jour, toute chose en son lieu. »

JULIE.

C’est cela. Maintenant, tu lis bien à voix haute.
Va-t-en étudier pour savoir tout, sans faute.

LOUISE, embrassant à Julie.

(À Céline, avec emphase.)
Merci ! — Mademoiselle, à votre tour. — On doit
Savoir et prose et vers sur le bout de son doigt. —
Encor merci, Julie… Oh ! tu seras contente !

(Elle sort après avoir embrassé de nouveau Julie.)
CÉLINE, qui a étudié tout le temps sur sa chaise.

Je suis prête ; et pour peu que la chose te tente,
Je vais te réciter ce que, sans grands délais.
Je dois dire en public.