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À suivre avec ta voix le sens, de point en point ;
À nuancer les vers…

LOUISE.

Ne t’inquiète point.

(Elle se met tout-à-coup à réciter d’une voix criarde, précipitée et monotone, et sans s’arrêter.)
LA GOUTTE D’EAU, APOLOGUE.

 « Or, une goutte d’eau, des épaisses nuées
 Tomba dans l’océan sans bord.
Là, perdue. ..........

JULIE.

Ah ! quel jargon ! — Écoute :
(Elle prend le papier et lit de son mieux.)
« Or, une goutte d’eau, des épaisses nuées
 Tomba dans l’océan sans bord.
Là, perdue au milieu des vagues remuées,
 Elle s’écria tout d’abord :… »

(Remettant le papier à Louise.)

À toi.

LOUISE, reprenant et lisant et récitant de mémoire tour-à-tour, avec le ton et l’expression convenables.
LA GOUTTE D’EAU, APOLOGUE.

 « Or, une goutte d’eau, des épaisses nuées
 Tomba dans l’océan sans bord.
Là, perdue au milieu des vagues remuées,
 Elle s’écria tout d’abord :
« Hélas ! quelle chétive et pauvre créature
 « Suis-je dans ses immenses mers !
 « Qui peut me dire à quoi je sers !
« Je suis le moindre enfant de la grande nature.
« Dieu ne me voit pas même en son vaste univers ! »