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MARIVAUX.

M. l’abbé de la Ville, ancien ministre du roi en Hollande ; M. le comte de Bissy, brigadier des armées du roi, militaire estimable, fort goûté dans le salon de la maréchale de Luxembourg ; le comte de Glermont, prince du sang, lequel était entré à l’Académie « sur le désir qu’il en avait exprimé », et n’avait point voulu être reçu en séance publique, se refusant à tenir le second rang dans une cérémonie ; M. d’Alembert ; M. de Chateaubrun, auteur d’une traduction de Philoctète ; M. de Boismont ; M. de Sainte-Palaye ; M. Wattelet, receveur général des finances ; M. de Coetlosquet, ancien évêque de Limoges, précepteur des enfants de France ; l’abbé Trublet ; M. Saurin ; le prince Louis de Rohan-Guéméné, évêque de Canope et coadjuteur de Strasbourg.

Le directeur de l’Académie adressa au roi, à la reine, au dauphin, à la dauphine, au duc de Berry, des harangues fort plates. Et chacun s’en fut chez soi.

C’est la dernière fois que Marivaux parut en public.

Il reçut un joiff la visite d’un certain Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Genève, qui venait de débarquer à Paris, par le coche de Lyon, avec quinze louis dans sa poche. Il eut la bonté de lire et de retoucher une comédie, intitulée Narcisse que ce jeune homme, avant de devenir un sauvage à la mode et d’écrire contre le genre humain, fit représenter sans grand succès.

L’aimable peintre de Marianne acheva sa vie sans se plaindre, et sans apercevoir trop cruellement les