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dernières années de Marivaux.

messieurs jusqu’à la porte de son cabinet. C’est M. de Malhesherbes, fils du chancelier de France et premier président de la Cour des Aides, qui se chargea de reconduire jusqu’au perron les députés de l’Académie. Marivaux fut encore chargé, le 8 janvier 1751, d’aller complimenter M. de Machault, garde des sceaux. En 1754, Marivaux fut encore délégué par ses confrères pour complimenter l’archevêque de Sens, récemment élevé au cardinalat. Toutes ces commissions diplomatiques l’occupaient fort et peut-être l’amusaient.

Le dimanche 10 janvier 1762, il assista, quoique fort affaibli par l’âge, à une cérémonie qui est restée mémorable dans les fastes de l’Académie. Ce jour-là, vingt-cinq académiciens eurent l’honneur de monter en carrosse et de partir pour Versailles afin de présenter à la famille royale la quatrième édition du Dictionnaire auquel la Compagnie travaille depuis sa naissance. Ces messieurs, précédés par leur directeur et leur secrétaire perpétuel, furent introduits dans le cabinet de Sa Majesté par le premier gentilhomme de la Chambre. Le directeur, qui était l’abbé Batteux, présenta au roi ses confrères, par ordre de préséance, savoir : M. de Bougainville, qui n’était pas l’illustre navigateur ; le maréchal duc de Richelieu, célèbre par ses débauches ; le moraliste Duclos ; l’abbé d’Olivet ; le spirituel président Hénault ; l’abbé Alary ; le duc de Saint-Aignan, remarquable par son ignorance ; M. Hardion, professeur d’histoire ; M. de Moncrif ; le duc de Nivernois ; M. de Marivaux ; M. le cardinal de Luynes, premier aumônier de Mme la Dauphine ;