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MARIVAUX.

la cadette, cette société polie dont la marquise de Lambert lui avait d’abord ouvert l’accès et ménagé la faveur.

Peut-être fut-il attristé (d’autant qu’il était fort chatouilleux et susceptible) par les changements de la mode et par les caprices du goût public, qui décidément s’éloignait de lui.

Il se consola, comme il put, en étant fort assidu aux séances de l’Académie. Les Registres de cette compagnie ont gardé la trace de la ponctualité avec laquelle il venait toucher le jeton de présence octroyé aux Quarante par le ministre Colbert. Académicien dévoué, il s’acquittait volontiers de toutes les menues charges que ses confrères lui imposaient. C’est ainsi qu’en décembre 1744 il alla, en compagnie de La Chaussée, présenter au coadjuteur de Strasbourg les « compliments » de l’Académie « sur la mort de la duchesse de Ventadour ». Le jeudi 16 décembre 1745, il fut chargé, avec MM. l’abbé du Resnel, de Mairan et l’abbé de Bernis, d’aller complimenter M. de Machault, que le roi venait de nommer contrôleur général des finances. En 1750, il fut chancelier de l’Académie. Il fut chargé, comme tel, le 27 décembre de cette année-là, d’aller féliciter M. de la Moignon, qui venait d’être élevé à la dignité de chancelier de France. Il fut accompagné, dans cette ambassade, par MM. Mirabaud, secrétaire perpétuel, de Boze, l’abbé d’Olivet, l’abbé Alary, fondateur du Club de l’Entresol, Foncemagne, La Chaussée, Mairan et Duclos. Son compliment fut fort goûté. M. de la Moignon répondit en termes obligeants et voulut bien reconduire ces