Page:Deschamps - Marivaux, 1897.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
dernières années de Marivaux.

moins que beaucoup d’autres. Mais les personnes médiocres ont des grâces d’état que le préjugé public refuse d’ordinaire aux gens d’esprit.

Les pièces qu’il donna dans les derniers temps de sa vie furent, presque toutes, mal accueillies et méritaient de l’être. La Dispute, représentée par les Comédiens français, le 19 octobre 1744, fut sifflée et l’auteur eut le bon goût de la retirer de la scène après la première représentation. Un petit acte, le Préjugé vaincu, joué sur le même théâtre, fut plus heureux et alla jusqu’à la septième représentation. En 1747, la tragédie d’Annibal fut reprise et applaudie. Bien que notre auteur ne recherchât point les faveurs des princes, la Femme fidèle fut accueillie favorablement, aux fêtes de Berny, chez Son Altesse Sérénissime le comte de Clermont, qui s’efforçait galamment de récompenser la condescendance de l’Académie en faisant jouer les pièces de ses confrères. Mais le dialogue qui s’intitule l’Éducation d’un prince, la comédie qui s’appelle les Acteurs de bonne foi et enfin Félicie, lue aux Comédiens français, le samedi 5 mars 1757, ne virent même pas les chandelles de la rampe. Ces « nouveautés » furent recueillies par les gazetiers du Conservateur et du Mercure.

En son déclin, Marivaux fit une élégie pour consoler une dame qui avait perdu un perroquet.

Il hanta, lorsque Mme de Tencin fut morte, les « mercredis » de la « bonne maman » Geoffrin, et soutint, par amitié pour cette dame, la candidature académique de Marmontel. Il retrouva, chez Mme du Bocage, chez Mme du Deffand, chez Mlle Quinault,