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dernières années de Marivaux.

maître Guillaume Bioche, notaire au Châtelet de Paris, demeurant place Dauphine, au coin de la rue de Harlay, fut présent messire Jacques Frécot de Lanty, conseiller du Roi en son grand Conseil, demeurant à Paris, rue des Saints-Pères, lequel a créé et constitué et promis garantir, fournir et faire valoir à sieur Pierre Carlet de Marivaux, l’un des Quarante de l’Académie française, et à demoiselle Gabrielle-Angélique Anquetin de la Chapelle-Saint-Jean, à ce présents et acceptants, pour eux et le survivant d’eux, leur vie durant et celle du survivant, deux mille huit cents livres de rente viagère.

Cette rente était constituée moyennant l’apport d’une somme de 28 000 livres, versées en espèces sonnantes, dont 20 000 livres fournies par Mlle de Saint-Jean et 8 000 par M. de Marivaux.

Par le même acte, « lesdits sieur de Marivaux et demoiselle de Saint-Jean, pour se donner des preuves réciproques de l’amitié qu’ils ont dit se porter, se sont fait donation pure, simple et irrévocable, en meilleure forme et manière que donation puisse valoir, au survivant d’eux, accepté respectivement par lesdits sieurs de Marivaux et demoiselle de Saint-Jean, du droit respectif qu’a ledit survivant de jouir de la totalité de ladite rente viagère de 2 800 livres, ensemble des arrérages de la portion de cette même rente qui se trouvera due lors du décès du premier mourant pour, par ledit survivant, en jouir, faire et disposer en pleine propriété, comme de chose à lui appartenant, se dessaisissant réciproquement, en faveur du survivant, dudit droit ».