Page:Deschamps - Marivaux, 1897.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE IV

LE MARIVAUDAGE

Si le nom de Marivaux n’est plus guère prononcé que par les personnes qui s’occupent — comme on dit — de littérature ou de théâtre, en revanche le substantif marivaudage et le verbe marivauder se rencontrent assez souvent dans notre phraséologie coutumière, et il n’est pas nécessaire, pour les prononcer d’un air entendu, de porter un jabot de dentelles ni une jupe à falbalas, ni même de connaître la Double Inconstance ou les Serments indiscrets.

Qu’est-ce que le marivaudage ? Que fait-on, ou qu’est-on censé faire lorsqu’on marivaude ? Telles sont les questions que nous allons examiner.

N’ayant pu, apparemment, mettre dans sa vie l’amour parfait dont il se sentait capable, Marivaux prodigua, dans ses comédies romanesques, la peinture minutieuse de cette passion. Tout son théâtre — ce théâtre où il n’y a pas un seul adultère — pourrait porter ce titre qui est celui d’une de ses plus jolies pièces : le Triomphe de l’Amour.