Page:Deschamps - Jubilé de Shakespeare, 1864.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et je viens, pour offrande à ce pieux banquet,
Avec tes propres fleurs te former un bouquet.
— Astre, dans tous les cieux ayant ton satellite,
Des tragiques États, ô Roi cosmopolite,
Ici, comme partout, sois donc glorifié !…
Mais notre orgueil Français n’est point sacrifié
Dans ce culte au divin Breton. Et certes Londre
Par un même hourra peut au nôtre répondre.
N’avons-nous pas Celui qui nous préside absent,
Dans son nimbe lointain poète éblouissant[1] ?…
Puis, n’opposons-nous pas, pour le scénique empire,
Tartuffe à Richard trois, et Molière à Shakespeare ?
— Les lettres, république, aux cent trônes debout,
C’est un seul cœur qui bat, un seul cerveau qui bout ;
Peuples ! de mille accords faites votre harmonie ;
Vous gagnez, tous, au libre échange du génie.



Et d’abord, les Grands Dieux !… Shakespeare, et c’est pourquoi
Dans nos toasts enflammés nous commençons par toi !


Émile DESCHAMPS.


Versailles, 20 avril 1864.
  1. Victor Hugo.