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D’une nouvelle épitre de cet ardent ami des lettres il semble résulter que l’on possédait au temps de Charlemagne, à peu près complète, la traduction des Phénomènes d’Aratus, en vers, par Cicéron, car il dit : Tullium in Arato trade, ut ex eo quæ deesse egil (sic)[1] noster aperuit suppleantur.

Au dixième siècle, on lisait à l’abbaye de Fleuri le fameux traité de Republica, qui fut perdu peu de temps après : Pétrarque le chercha par toute l’Europe, et son désespoir de n’avoir pu retrouver ce précieux monument est décrit en termes éloquents dans sa correspondance : le cardinal Maï devait être plus heureux.

Voici le fragment d’une lettre que le grand et savant Gerbert, qui fut pape sous le nom de Sylvestre II, écrivait à ce sujet : Comitentur iter tuum Tulliuna opuscula de Republica et in Verrem et quæ pro defensione multorum plurima romanæ eloquentiæ parens conscripsit (Epist. 87)[2].

  1. Peut-être faut-il lire Ægidius.
  2. Ce grand homme, qui poussa l’amour des lettres et le culte des monuments littéraires et scientifiques à un tel point qu’il fut ouvertement accusé de magie et de cabale par ses contemporains, si nous acceptons le témoignage de Platine, avait réuni une riche et nombreuse bibliothèque, recherchée et conquise à grands frais dans l’Europe entière : voici un fragment d’une de ses lettres adressée à l’abbé Egbert, de Tours, fragment que nous avons déjà en partie cité et qui prouve de quelle ardeur il était animé dans la poursuite de ces précieuses reliques : Bibliothecam assidue comparo, et sicut Romæ dudum, el in aliis par-