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haute influence de cet homme illustre, l’école de Paris prit un tel éclat que les étrangers eux-mêmes en furent frappés. Herric, moine de Saint-Germain-l’Auxerrois, et Wandalbert, moine de Prum, au diocèse de Trêves, racontent que la prospérité des études littéraires y devint telle qu’Athènes aurait envié le sort de la France, et que la France n’aurait eu rien à envier à l’antiquité. Érigène y professait la philosophie, et son nom et ses écrits prouvent que la littérature et la philosophie ancienne tenaient une grande place dans l’enseignement de cette école. Charles le Chauve laissa en mourant la plus grande partie de ses livres, copiés presque tous au temps des splendeurs de son aïeul, aux abbayes de Saint-Denis et de Compiègne.

C’était à peu près à cette époque que le grand Alfred, roi d’Angleterre, attirait à sa cour le moine Jehan, de l’abbaye de Corbie, et lui confiait la direction des études littéraires, en même temps que le soin de former les moines d’Abingdon à la lecture et à l’art du chant.

Saint Louis, dont l’amour pour les lettres nous est raconté par Godefroy de Beaulieu, son confesseur, et Vincent de Beauvais, le précepteur de ses fils[1], poursuivit avec ardeur la transcrip-

  1. L’illustre auteur du Speculum quadruplex, imprimé pour la première fois par Mentelin de Strasbourg, en 1473-76, 7 vol. gr. in-fol. —