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naient leur véritable place, c’est-à-dire la première[1]. L’Angleterre, nous l’avons dit, s’était fait remarquer au premier rang des nations dans ce grand mouvement de l’intelligence ; depuis Guillaume de Malmesbury jusqu’à l’illustre Richard de Bury, l’auteur du Philobiblion, il n’est pas un historien, un chroniqueur, un poëte, qui ne citent Horace et Cicéron, Tite-Live et Virgile, et ne s’inspirent de leurs immortels écrits.

Mais ce grand nom de Cicéron, qui retombe sous notre plume, nous rappelle combien nous nous sommes écarté de notre sujet, et dans un pareil travail il est presque impossible qu’il en soit autrement ; la multitude de sources auxquelles on est forcé de puiser, la foule de documents que l’on consulte, presque tous renfermant des faits aussi curieux que peu connus, rendent difficile de suivre rigoureusement une ligne bien arrêtée, et malgré tout on s’abandonne à des digressions perpétuelles.

Revenons en France, où nous avons à examiner les documents qui nous sont parvenus sur les librairies de nos rois et de nos princes. Ce sont principalement des inventaires faits du vivant ou après le décès des fils du roi Jean[2],

  1. Hallam, t. IV.
  2. Barrois, Librairie protypographique.