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pages grand in-folio, sur trois colonnes, et contient les titres de trois mille volumes. L’étonnement est extrême devant un pareil résultat de la patience et de l’infatigable ardeur des religieux de cette abbaye ; mais déjà le papier de linge était découvert, et les riches dépouilles de la France, sillonnée et ravagée depuis plusieurs règnes par des bandes, sans cesse renaissantes, de pillards et de malandrins, venaient s’entasser dans les monastères et dans les palais d’Angleterre. Aussi le catalogue de la librairie de la Trinité est-il un véritable et splendide monument, plus complet que tout ce que nous pouvons citer pendant le moyen âge : Pères de l’Église, théologiens de toutes sortes et de toutes classes, médecins, astronomes, alchimistes, classiques grecs et latins, tout se retrouve dans ce dernier inventaire, qui prouve à quel degré d’élévation étaient portées les études théologiques et littéraires dans ce pays, à une époque où le mouvement de rénovation intellectuelle était à peine indiqué en France et en Allemagne.

Et déjà cependant, à la fin du douzième siècle, la renaissance se faisait pressentir en Italie ; les poètes et les grands auteurs du siècle d’Auguste, qui jusque-là étaient restés enfouis dans la poussière des bibliothèques monastiques, commençaient à reparaître à la lumière du jour et repre-