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heureux pays, et surtout à dater du douzième siècle, les moines, tout en se livrant pieusement aux études canoniques, faire marcher de front le culte des lettres antiques. Ce fait, malheureusement si peu fréquent pendant ces époques d’ignorance et de fanatisme, est prouvé par les documents les plus incontestables. Les écoles publiques, particulièrement celle d’Oxford, qui, sous le roi Richard, comptait trois mille étudiants, et, au dire des Bénédictins, attirait un si grand nombre d’écoliers de Paris ; celle du monastère d’York, non moins renommée, étaient, sous tous les rapports, bien supérieures à tous les colléges du continent. Les religieux du monastère d’York possédaient une admirable librairie, formée par les soins éclairés de l’abbé Egbert, et décrite par Alcuin en vers pompeux :

Illic invenics veterum vestigia patrum,
Quidquid habet pro se Latio Romanus in orbe,
Græcia vel quidquid transmisit clara Latinis.

Et les plus grands noms de l’antiquité s’y coudoyaient, Pline et saint Augustin, Virgile et saint Jérôme, et Stace, et Lucain,

Acer Aristoteles, rhetor quoque Tullius ingens.

Et ceci, incidemment, prouve que le grand philosophe de la Grèce, dont les œuvres, perdues