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mon d’Halberstadt, qui fut acheté au dixième siècle, par Hermengarde, comtesse d’Anjou, à nous ne savons plus quel monastère, au prix de deux cents brebis, trois muids de grains et nombre de peaux de martre[1].

La découverte de l’imprimerie porta un coup mortel à la modeste industrie de ces pauvres scribes : dès l’année 1468, en Allemagne et en Italie, les manuscrits perdaient 80 pour 100 de leur valeur ; aussi, quand, en 1470, les sorciers allemands introduisirent l’imprimerie à Paris, les copistes, pressentant leur ruine, s’empressèrent-ils de présenter une requête au Parlement contre ces novateurs impies ; et cet illustre tribunal ordonna la saisie et la confiscation des imprimés. Heureusement pour Gering et consorts, plus heureusement encore pour l’honneur de la France, « le bon roy Louis onzième » fit défense au Parlement de connaître de cette affaire, l’évoqua à son tribunal, et fit rendre les imprimés aux typographes.

Mais nous avons hâte d’écarter ces tristes récriminations, et d’aborder, pour n’en plus sortir, le sujet que nous nous sommes proposé de traiter.

Un catalogue écrit au neuvième siècle, et qui

  1. Annal, Benedict. lib. LXI, sæc. VI.