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sants d’une civilisation redoutée, aux écrits des Tertullien, des Origène, des Lactance et de tant d’autres grands esprits, qui pourtant avaient puisé, sinon leur inspiration, du moins leur élégance et leur pureté aux sources limpides des lettres antiques.

Hâtons-nous d’ajouter que si, pendant une période qui ne fut, hélas ! que trop longue, l’incurie et l’ignorance des moines, et même de quelques évêques, occasionnèrent la dilapidation et provoquèrent la ruine des plus précieux trésors des grandes civilisations passées, pendant les siècles suivants, au contraire, certains prélats et quelques couvents de France et de Belgique, d’Angleterre et d’Italie, appartenant à des ordres lettrés, apportèrent à la recherche des monuments littéraires, enfouis dans leurs archives, une ardeur passionnée, une fièvre d’investigation, qui produisirent les résultats les plus féconds ; secondés par le zèle éclairé de quelques-uns de nos rois, Charlemagne, saint Louis et Charles V, entre tous, ces travailleurs infatigables, ces modestes pionniers de la civilisation moderne, dont l’histoire aurait du conserver les noms, parvinrent, après des efforts qui durèrent des siècles, à retrouver, à coordonner et à transcrire une grande partie de ces monuments inestimables, dont les esprits élevés déploraient,