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du prince des orateurs romains (c’est la formule consacrée depuis des siècles), voilà ce qu’il nous a paru intéressant de tenter ; et, si le résultat, bien imparfait, auquel il nous a été possible de parvenir, est loin de satisfaire la juste susceptibilité du public des lettrés et des érudits, peut-être au moins voudra-t-il bien, malgré la sévérité à laquelle son caractère l’oblige, nous tenir compte des extrêmes difficultés auxquelles nous avons dû nous heurter à chaque pas dans un genre de travail où tout est hypothèses, ténèbres, contradiction, et pour lequel manquent presque absolument les documents sérieux et les faits acquis au domaine de l’histoire.

Les manuscrits des grands classiques grecs et romains furent conservés en grand honneur pendant les cinq premiers siècles de l’ère chrétienne. Deux causes principales amenèrent leur destruction, qui fut malheureusement aussi rapide que complète.

L’invasion des hordes barbares, peu soucieuses des chefs-d’œuvre des lettres et des monuments des beaux-arts d’Athènes et de Rome, invasion qui détermina instantanément et fatalement la corruption de la langue, en même temps qu’elle fit disparaître jusqu’aux plus faibles vestiges du