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n’enfantèrent de plus belles œuvres, et plus dignes d’un disciple de Platon. Il savait que sa mort était proche ; il s’appelait lui-même « un simple habitant d’hôtel garni, inquilinus civis urbis Romæ. » Son dernier jour était marqué aux derniers jours de la république expirante ; il restait calme, et tout occupé de ramasser des livres, ou des bustes antiques. « Achetez-moi, écrivait Cicéron à son digne ami Atticus, ce buste de Démosthène et cet exemplaire des œuvres d’Homère, dont vous me parlez dans votre dernière lettre, et me les envoyez à mon cher Tusculum. » Il s’était réfugié à Tusculum, dans sa maison des champs, au milieu de ses livres et de ses marbres, qui représentaient ses poëtes et ses philosophes favoris. Là, il écrivit doucement ses dernières œuvres, complément de sa gloire et de sa popularité charmante. Là, il apprit la proscription qui le frappait, et qu’ils appartenaient à une mort inévitable, lui et son frère Quintus. Telle était la vengeance de Marc-Antoine, indignement servi par la lâcheté d’Octave.