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demeure, où il avait entassé, mais en vain, tant de chefs-d’œuvre et tant de beaux livres, infortunés compagnons de son toit domestique, Cicéron prononça ce discours pour sa maison, qui fut le complément de son triomphe.

Au plus haut degré ce grand homme avait le courage civil, le plus rare et le plus difficile de tous les courages. Il était la protection vivante ; il était l’accusation terrible ; il était le refuge, et le médecin de toutes les douleurs. Sa vie entière se retrouverait sans conteste dans ses grandes plaidoiries. L’homme d’État, l’homme politique, y jouent un rôle à peu près égal ; ce n’était pas impunément, qu’un pareil génie avait été précédé de la hache et des faisceaux du licteur. Mais sa grande passion, son vrai culte, à vrai dire, c’étaient l’éloquence et tous les arts de l’éloquence. Il y revenait sans cesse et sans fin, dans ses traités, dans ses leçons, dans ses heures de repos, à propos des lois, à propos de la république, à propos de la gloire, à propos du destin, de la