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de leurs mains impies, la maison de leur Consul ! Quels remords ! quels châtiments vous attendent ! — Donc, Cicéron est en exil ! ses amis sont vaincus ! ses clients l’appellent en vain ! Pendant ces tristes jours de fuite et d’absence, il y eut un magistrat, un de ces lâches qui mettraient le feu au Capitole pour se chauffer une heure, qui fit déraciner les arbres du jardin de l’exilé pour les transporter dans son propre jardin !

Il y eut des édiles et des préteurs qui offrirent, au plus offrant et dernier enchérisseur, les biens de cet illustre citoyen frappé par tant d’injustices ; pas un acheteur, il faut le dire à la louange, à l’honneur de ces Romains dégénérés, ne se rencontra dans cette même ville, où s’était vendu, à un très-haut prix, le champ sur lequel était campé Annibal, victorieux de toutes les forces de l’Italie.

A cet exil de Cicéron commencent tous les désordres qui vont suivre, et l’on dirait que toutes les ambitions qui poussaient Rome à l’abîme, ont attendu ce moment fu-