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lui-là qui aurait fait mourir un citoyen romain, sans jugement du peuple, irait en exil. » Et comme, à cette injure, accouraient pour le défendre ou pour mourir avec lui, les amis de Cicéron, ils furent reçus dans une mêlée ardente, où plus d’un succomba sous le fer des assassins. Peu s’en fallut même que l’Orateur romain, pressé par le soldat Clodius, ne fût écrasé sous les haines de la rue, et, dans le sénat, quand le bruit d’un si triste attentat remplit l’impassible assemblée, il ne se trouva pas lui défenseur qui vînt en aide à celui que le sénat avait nommé naguère le Père du peuple. Avertis du danger que Cicéron avait couru. César balbutie une excuse, Pison répond par une déclamation contre les meurtres inutiles. Pompée est introuvable ; en un mot, dans ce sénat sauvé par Cicéron, c’est Clodius qui l’emporte, et le sauveur de l’ingrate cité est forcé de s’enfuir à la faveur de la nuit. Ah ! république indigne d’être sauvée ! Ingrats sénateurs, qui préfèrent Clodius à Cicéron, et qui renversent,