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blesse et la force des armes. Il avait commencé par être amoureux de la femme de César, et par la compromettre, en un de ces jours solennels consacrés aux mystères de la bonne déesse ! « Il ne faut pas que la femme de César soit soupçonnée, » s’était écrié César en répudiant sa femme. En même temps le pontife avait crié au sacrilège. Sur quoi le jeune Clodius n’avait pas craint d’invoquer le témoignage de Cicéron, attestant que lui, Clodius, était loin de Rome, à l’heure de ces actions ténébreuses. A cet alibi dont il eût rougi d’être le complice, Cicéron avait fièrement répondu qu’il attestait que Clodius était dans Rome à l’heure même où celui-ci jurait ses grands dieux qu’il était à Tusculum. Ce fut ainsi que, par la justice et par la vérité, il se fit un ennemi redoutable, appuyé par une famille patricienne. A peine une année avait passé, depuis le châtiment de Catilina et des gens de sa race, déjà Clodius, devenu tribun du peuple, et rêvant contre le Père de la patrie, une indigne vengeance, proposait un plébiscite : « Que ce-