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maine. Ah ! que d’obstacles ! quels périls ! quelles trahisons s’agitaient dans ces ténèbres violentes ! Quels mépris de Catilina pour ce plébéien désarmé ! Comment donc traverser ces cendres brillantes qui recèlent un incendie où tout doit périr ?

Catilina était un de ces chefs de conspirations, que l’histoire signale comme des calamités publiques à la chute des empires, et, cette fois, l’éloquence et le talent ne suffisaient pas à renverser un si violent obstacle. Il y fallait le sang-froid, la prudence et la décision ; il fallait être à la fois et le juge et le bourreau ; condamner et frapper tout ensemble un Lentulus, un Cethegus, un Cassius… Telle fut la conclusion de la quatrième Catilinaire, une merveille ! où le drame et l’éloquence, agissant de concert, arrivent à un résultat inestimable. Ce fut le grand jour de Cicéron ; vainqueur de ces monstres qui rêvaient le plus grand des parricides, le Consul (ainsi l’appelle en son histoire Salluste, oublieux de prononcer ce nom glorieux,) put dire à son tour, ce que disait un célèbre